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LE BOSSU.

gent, réservées pour Saldagne et Faënza.

— Tu te procureras, poursuivit-il, une toilette de bal fraîche et galante… pareille à celle que j’ai commandée pour dona Cruz… tu auras une litière toute prête dans la rue du Chantre… et tu te présenteras chez la jeune fille au nom de Lagardère lui-même…

— C’est jouer sa vie à pair ou non ! dit M. de Peyrolles.

— Allons donc !… rien que la vue de la robe et des bijoux la rendra folle !… Tu n’auras qu’un mot à dire : Lagardère vous envoie ceci et vous attend.

— La jeune fille ne bougera pas !… dit une voix aigrelette entre eux deux.

Peyrolles sauta de côté. Gonzague mit la main à son épée.

— A pa pur, fit de loin Cocardasse, vois donc, frère Passepoil !… vois donc ce petit homme !

— Ah ! répondit Passepoil, si la nature m’avait disgracié ainsi, et qu’il fallût renoncer à l’espoir de plaire aux belles, j’attenterais à mes propres jours !

Peyrolles se prit à rire, comme tous les poltrons qui ont eu grand’peur.

— Ésope II, dit Jonas, s’écria-t-il.

— Encore cette créature ! fit Gonzague avec