Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/379

Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
LE BOSSU.

zague venait de déchirer la page de ses tablettes où il avait inscrit les renseignements donnés par dona Cruz.

Au moment où il remettait ce papier au factotum, le visage hétéroclite du bossu se montra derrière les battants de la porte entre-bâillée. Personne ne le voyait et il le savait bien, car ses yeux brillaient d’une intelligence extraordinaire. Toute sa physionomie avait changé d’aspect.

À la vue de Gonzague et de son âme damnée, causant à deux pas de lui, le bossu se rejeta vivement en arrière, puis il mit son oreille à l’ouverture de la porte.

Voici ce que d’abord il entendit.

Peyrolles épelait péniblement les mots tracés au crayon par son maître.

— Rue du Chantre… disait-il ; — une jeune fille, nommée Aurore…

Vous eussiez été effrayé de l’expression que prit le visage du bossu. Un feu sombre s’alluma dans ses yeux.

— Il sait cela ! fit-il ; — comment sait-il cela ?…

— Vous comprenez ? dit Gonzague.

— Oui… je comprends, répondit Peyrolles ; — c’est de la chance !