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LE BOSSU.

M. de Peyrolles se dirigea vers l’office.

Gonzague pensait.

— Je disais bien qu’il fallait agir… agir tout de suite… Corps de Christ ! voici une nuit qui verra d’étranges choses !

— Eh ! vite !… dit Peyrolles en arrivant à l’office ; monseigneur a besoin de vous !

Cocardasse et Passepoil avaient dîné depuis midi jusqu’à la brune. C’étaient deux héroïques estomacs. Cocardasse était rouge comme le restant du vin, oublié dans son verre ; Passepoil avait le teint tout blême.

La bouteille produit ce double résultat, suivant le tempérament des preneurs.

Mais au point de vue des oreilles, le vin n’a pas deux manières d’agir. Cocardasse et Passepoil n’étaient pas plus endurants l’un que l’autre après boire.

D’ailleurs, le temps d’être humbles était passé. On les avait habillés de neuf de la tête aux pieds. Ils avaient de superbes bottes de rencontre et des feutres qui n’avaient été retapés chacun que trois fois.

Les chausses et les pourpoints étaient dignes de ces brillants accessoires.

— Dis donc, mon bon, fit Cocardasse ; je crois que ce maraud, c’est à nous qu’il s’adresse.