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LE BOSSU.

sortait de terre appartenait au style lombard des xe et xie siècles. Les deux tours principales, qui flanquaient le corps de logis au sud-est et au nord-est, étaient carrées et plutôt trapues que hautes. Les fenêtres, toujours placées au-dessus d’une meurtrière, étaient petites, sans ornement, et leurs cintres reposaient sur de simples pilastres dépourvus de moulures. Le seul luxe que se fût permis l’architecte consistait en une sorte de mosaïque. Les pierres, taillées et disposées avec symétrie, étaient séparées par des briques saillantes.

C’était le premier plan, et cette ordonnance austère restait en harmonie avec la nudité du Hachaz. Mais derrière la ligne droite de ce vieux corps de logis qui semblait bâti par Charlemagne, un fouillis de pignons et de tourelles suivait le plan ascendant de la colline et se montrait en amphithéâtre. Le donjon, haute tour octogone, terminée par une galerie byzantine à arcades tréflées, couronnait cette cohue de toitures, semblable à un géant debout parmi les nains.

Dans le pays, on disait que le château était bien plus ancien que les Caylus eux-mêmes.

À droite et à gauche des deux tours lombardes, deux tranchées se creusaient. C’étaient les deux extrémités des douves, qui étaient autrefois bou-