Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/367

Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
LE BOSSU.

Le corridor était sombre, car la nuit commençait à tomber. Chaverny ne vit rien, sinon tout au bout de la galerie la silhouette cahotante du petit bossu aux jambes torses, qui disparut, descendant l’escalier tranquillement.

Chaverny se prit à réfléchir.

— Le cousin avait voulu jouer quelque méchant tour au diable, se disait-il, et le diable prend sa revanche !

Pendant cela, dans la salle des délibérations, sur un signe du président de Lamoignon, les conseillers avaient repris leurs places.

Gonzague avait fait sur lui-même un terrible effort. Il était calme en apparence.

Il salua le conseil, et dit :

— Messieurs, je rougirais d’ajouter une parole… Décidez, s’il vous plaît, entre madame la princesse et moi.

— Délibérons ! firent quelques voix.

M. de Lamoignon se leva et se couvrit.

— Prince, dit-il, l’avis des commissaires royaux, après avoir entendu M. le cardinal pour madame la princesse, est qu’il n’y a point lieu à jugement… Puisque madame de Gonzague sait où est sa fille, qu’elle la présente. M. de Gonzague représentera également celle qu’il dit être héritière de Nevers… La preuve écrite, désignée