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LE BOSSU.

— Oui, murmura la jeune fille ; — et je vais prier Dieu… pour ma mère !

— Priez, dona Cruz, priez… cette heure est solennelle dans votre vie.

Elle entra dans le boudoir. La draperie retomba sur elle après que Gonzague lui eut baisé la main.

— Mon rêve !… pensait-elle tout haut : — ma mère est princesse !

Gonzague, resté seul, s’assit devant son bureau, la tête entre ses deux mains. C’est lui qui avait besoin de se recueillir : un monde de pensées s’agitait dans son cerveau.

— Rue du Chantre !… murmura-t-il. — Est-elle seule ?… l’a-t-il suivie ?… Ce serait audacieux !… mais est-ce bien elle ?

Il resta un instant les yeux fixés dans le vide.

Puis il s’écria :

— C’est ce dont il faut s’assurer tout d’abord !

Il sonna ; personne ne répondit.

Il appela Peyrolles par son nom. — Nouveau silence.

Gonzague se leva et passa vivement dans la bibliothèque, où d’ordinaire le factotum attendait ses ordres : la bibliothèque était déserte.

Sur la table, seulement, il y avait un pli à l’adresse de Gonzague. Celui-ci l’ouvrit.

Le billet contenait ces mots :