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LE BOSSU.

Le petit marquis tressaillit comme si on l’eût éveillé en sursaut.

— Chaverny, tu rêves !…

— Chaverny, tu es muet !

— Chaverny, parle ! parle, quand même ce serait pour nous dire des injures !

Le petit marquis appuya son menton contre sa main blanchette.

— Messieurs, dit-il, vous vous damnez tous les jours trois ou quatre fois pour quelques chiffons de banque… Moi, pour cette belle fille-là, je me damnerais une fois, voilà tout.

En quittant Cocardasse junior et Amable Passepoil, installés commodément à l’office devant un copieux repas, M. de Peyrolles était sorti de l’hôtel par la porte du jardin. Il prit la rue Saint-Denis, et, passant derrière l’église Saint-Magloire, il s’arrêta devant la porte d’un autre jardin dont les murs disparaissaient presque sous les branches énormes et pendantes d’une allée de vieux ormes.

M. de Peyrolles avait dans la poche de son beau pourpoint la clef de cette porte.

Il entra. Le jardin était solitaire. On voyait, au bout d’une allée en berceau, ombreuse jusqu’au mystère, un pavillon tout neuf, bâti dans le style grec, et dont le péristyle s’entourait de statues.

T. II.
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