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LE BOSSU.

partisans continuaient aux frontières, et la vallée de Louron, entre autres, avait bon nombre de ces hôtes incommodes.

Dans la salle à manger du château de Caylus, une demi-douzaine de convives étaient assis autour de la table amplement servie. Le marquis pouvait avoir ses vices, mais du moins traitait-il comme il faut.

Outre le marquis, Gonzague et mademoiselle de Caylus, qui occupaient le haut bout de la table, les assistants étaient tous gens de moyen état et à gages. C’était d’abord dom Bernard, le chapelain de Caylus, qui avait charge d’âmes dans le petit hameau de Tarrides, et tenait, en la sacristie de sa chapelle registre des décès, naissances et mariages ; c’était ensuite dame Isidore du mas de Gabour, qui avait remplacé dame Marthe dans ses fonctions auprès d’Aurore ; c’était, en troisième lieu, le sieur de Peyrolles, gentilhomme attaché à la personne du prince de Gonzague.

Nous devons faire connaître celui-ci, qui tiendra sa place dans notre récit.

M. de Peyrolles était un homme entre deux âges, à figure maigre et pâle, à cheveux rares, à stature haute et un peu voûtée. De nos jours, on se représenterait difficilement un personnage semblable sans lunettes ; la mode n’y