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LE BOSSU.

généralement on la tient ; mais la majorité des porte-plumes cria haro ! avec un ensemble étourdissant. Histoire et mémoires, sont d’accord. En aucun autre temps, l’homme, fait d’un peu de boue, ne se souvint mieux de son origine.

L’orgie régna, l’or fut Dieu.

En lisant les folles débauches de la spéculation, acharnée aux petits papiers de Law, on croit en vérité assister aux goguettes financières de notre âge. Seulement, le Mississipi était l’appât unique. La civilisation n’avait pas dit son dernier mot. Ce fut l’art enfant, mais un enfant sublime !

Nous sommes au mois de septembre de l’année 1717. Dix-neuf ans se sont écoulés depuis les événements que nous avons racontés aux premières pages de ce récit.

Cet inventeur qui créa la banque de la Louisiane, le fils de l’orfévre Jean Law de Lauriston, était alors dans tout l’éclat de son succès et de sa puissance. La création de ses billets d’État, sa banque générale, et enfin sa Compagnie d’Occident, bientôt transformée en Compagnie des Indes, faisaient de lui le véritable ministre des finances du royaume, bien que M. d’Argenson eût le portefeuille.

Le régent, dont la belle intelligence était pro-

T. I.
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