Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.
158
LE BOSSU.

cardasse et Passepoil furent chargés de Lagardère ; les trois Espagnols allèrent contre Nevers.

La première bande devait lâcher pied à un moment donné ; l’autre, au contraire, devait tenir quand même. Elles s’étaient partagé le restant des auxiliaires.

Dès le premier choc, Cocardasse et Passepoil se mirent en arrière. Joël et l’Italien, sujet de notre saint-père, reçurent chacun un horion bien appliqué. En même temps, Lagardère, se retournant, balafra le visage du Tueur, qui serrait de trop près M. de Nevers.

Un cri de sauve qui peut se fit entendre.

— En avant ! dit le Parisien bouillant.

— En avant ! répéta le jeune duc.

Et tous deux :

— J’y suis ! j’y suis !

Tout plia devant Lagardère, qui, en un clin d’œil, fut à l’autre bout du fossé.

Mais le duc trouva devant lui un mur de fer. Tout au plus son élan gagna-t-il quelques pas.

Il n’était pas homme à crier au secours. Il tenait bon, et Dieu sait que les trois Espagnols avaient de la besogne ! Pinto et Saldagne étaient déjà blessés tous les deux.

À ce moment, la grille de fer qui fermait la fenêtre basse tourna sur ses gonds.