Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
LE BOSSU.

Le Parisien dirigeait les travaux. Ce fut une citadelle bien pauvre et bien élémentaire ; mais elle eut du moins ce mérite d’être bâtie en une minute.

Lagardère avait amassé des matériaux çà et là ; Nevers entassait les bottes de foin servant de fascines. On laissait partout des passages pour les sorties.

Vauban eût envié cet impromptu de forteresse.

Une demi-heure ! il s’agissait de tenir une demi-heure !

Tout en travaillant, Nevers disait :

— Ah çà ! bien décidément, vous allez donc vous battre pour moi, chevalier ?

— Et comme il faut, monsieur le duc ; vous allez voir !… Pour vous un peu… énormément pour la petite fille !

Les fortifications étaient achevées. Ce n’était rien ; mais dans ces ténèbres cela pouvait embarrasser gravement l’attaque. Nos deux assiégés comptaient là-dessus.

Ils comptaient encore plus sur leurs bonnes épées.

— Chevalier, dit Nevers, je n’oublierai pas cela… C’est désormais entre nous à la vie, à la mort !…