Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.
139
LE BOSSU.

— Une attaque ? fit Nevers.

Le Parisien se baissa tout à coup et mit son oreille contre terre.

— J’ai cru qu’ils venaient, murmura-t-il en se relevant.

— De qui parlez-vous ?

— Des braves qui sont chargés de vous assassiner.

Il raconta en peu de mots la conversation qu’il avait surprise, son entrevue nocturne avec M. de Peyrolles et un inconnu, l’arrivée d’Aurore, et ce qui s’en était suivi.

Nevers l’écoutait stupéfait.

— De sorte que, acheva Lagardère, j’ai gagné ce soir mes cinquante pistoles sans aucunement me déranger.

— Ce Peyrolles, disait M. de Nevers en se parlant à lui-même, est l’homme de confiance de Philippe de Gonzague, mon meilleur ami, un frère, qui est présentement dans ce château pour me servir.

— Je n’ai jamais eu l’honneur de me rencontrer avec M. le prince de Gonzague, répondit Lagardère ; je ne sais pas si c’était lui.

— Lui !… se récria Nevers ; c’est impossible ! Ce Peyrolles a une figure de scélérat ; il se sera fait acheter par le vieux Caylus.