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LE BOSSU.

ler ! fit Lagardère avec un accent de détresse qui avait son côté comique.

— Tant mieux ! riposta Nevers.

— Diable d’enfer ! s’écria Lagardère à bout de parades et de patience, faudra-t-il vous fendre le crâne pour vous empêcher de tuer votre enfant ?

Ce fut comme un coup de foudre. L’épée tomba des mains de Nevers.

— Mon enfant ! répéta-t-il ; ma fille dans vos bras !…

Lagardère avait enveloppé de son manteau sa charge précieuse. Dans les ténèbres, Nevers avait cru jusqu’alors que le Parisien se servait de son manteau roulé autour du bras gauche comme d’un bouclier. C’était la coutume.

Son sang se figeait dans ses veines quand il pensait aux bottes furieuses qu’il avait poussées au hasard. Son épée aurait pu…

— Chevalier, dit-il, vous êtes un fou, comme moi et tant d’autres… mais fou d’honneur, fou de vaillance… On viendrait me dire que vous vous êtes vendu au marquis de Caylus, sur ma parole, je ne le croirais pas !

— Bien obligé, fit le Parisien, qui soufflait comme un cheval vainqueur après la course ; quelle grêle de coups !… Vous êtes un moulin à estocades, monsieur le duc !