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LE BOSSU.

— Il est toujours charmant, poursuivit Lagardère, charmant ! Quand je me serai battu mon content avec ce parfait gentilhomme, je suis capable de l’aimer comme un frère. Il accepte tout ce que je lui propose : l’heure du rendez-vous, le lieu.

— Et quelle est l’heure ? demanda Cocardasse avec trouble.

— La tombée de la nuit.

— Ce soir ?

— Ce soir.

— Et le lieu ?

— Les fossés du château de Caylus.

Il y eut un silence. Passepoil avait mis un doigt sur sa bouche. Les estafiers tâchaient de garder bonne contenance.

— Pourquoi choisir ce lieu ? fit cependant Cocardasse.

— Autre histoire ! dit Lagardère en riant, seconde fantaisie !… Je me suis laissé dire, depuis que j’ai l’honneur de commander ces braves, pour tuer un peu le temps avant mon départ, je me suis laissé dire que le vieux marquis de Caylus était le plus fin geôlier de l’univers !… Il faut bien qu’il ait quelques talents pour avoir mérité ce beau nom de Caylus-Verrous !… Or, le mois passé, aux fêtes de Tarbes, j’ai entrevu