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LE BOSU.

front. J’étais touché, moi… moi, Lagardère !

Les maîtres d’armes échangèrent des œillades inquiètes. La botte de Nevers prenait en vérité d’effrayantes proportions.

— Vous n’y aviez vu que du feu ? insinua timidement Cocardasse.

— J’avais vu la feinte, pardieu ! s’écria Lagardère, mais je n’étais pas arrivé à la parade. Cet homme est vite comme la foudre.

— Et la fin de l’aventure ?

— Est-ce que le guet peut jamais laisser en repos les gens paisibles ?… Le guet arriva… Nous nous séparâmes bons amis avec promesse de revanche.

— Mais sandiéou ! dit Cocardasse, qui suivait sa piste, il vous tiendra toujours par cette botte.

— Allons donc ! fit Lagardère.

— Vous avez le secret ?

— Parbleu !… je l’ai étudiée dans le silence du cabinet.

— Eh bien ?

— C’est un enfantillage !

Les prévôts respirèrent. Cocardasse se leva.

— Monsieur le chevalier, dit-il, si vous avez quelque bon souvenir des pauvres leçons que je vous ai données avec tant de plaisir, vous ne repousserez pas ma requête… Eh donc !