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LA CAVALIÈRE

M. Ledoux entra, elle avait fait place nette. Tout le monde était à la niche.

M. Ledoux avait l’air grave et même morose, autant qu’un visage paisible et agréable, comme était le sien, pouvait exprimer la mauvaise humeur. Il accepta froidement la chaise qu’Hélène lui offrait et s’assit sans mot dire. La pauvre grande fille était toujours fort émue, quand elle revoyait son ancien promis. Cela lui rappelait de terribles heures. Elle voulut rompre ce silence qui lui pesait et commença en souriant :

— Vous voilà donc par ce pays-ci, monsieur Ledoux ?

— C’est heureux pour vous, demoiselle, fut-il répondu presque rudement.

Hélène le regarda, étonnée. De tous les hommes vivant à cette époque, sans en excepter le régent de France, ni le duc régnant de Lorraine, M. Ledoux était positivement celui qui avait le plus d’influence sur la grande Hélène. Néanmoins, il n’eût point fallu que M. Ledoux lui-