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LA CAVALIÈRE

cheval sonna encore au dehors. Yves ne se mit même pas à la fenêtre. Il tomba à deux genoux près de sa couche et pria Dieu ardemment. Tout en priant, il se disait : « Je n’irai pas, dussé-je en mourir ! »

Mais, quand il se releva, il crut ouïr des sons étranges qui allaient et venaient en forêt. Était-ce le vent parmi les branches ? Il pensa : « Si mon frère avait besoin de moi ! » Il ne faut qu’un prétexte. Yves, à son tour, coiffa son feutre et ceignit sa rapière. Puis un troisième cheval sortit, mais au galop.

Arrivé dans la percée, Yves de Coëtlogon s’arrêta pour écouter. Ce fut d’abord autour de lui ce murmure large et confus qui est le silence des forêts, quand le vent des nuits arrache des milliers de soupirs aux branchées. Puis au loin, tout au loin, du côté de Saint-Germain, Yves entendit la terre sonner. Il rendit les rênes à son cheval qui bondit.

La route était déserte. Il vit une ombre noire