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LA CAVALIÈRE

flot qui submerge les goujats de l’armée du crime.

Malgré ses vaisseaux, ses comptoirs et ses millions, mein herr Boër n’était qu’un goujat en comparaison des puissants intérêts qui le payaient. Il devait être pendu haut et court, selon la propre expression de Piètre Gadoche.

Piètre Gadoche, goujat par rapport à mein herr Boër, ne pesait pas ici l’once pour livre, et se sentait parfaitement la corde au cou.

Les autres, tels que l’Anglais Rogue, Salva, etc., goujats par rapport à Piètre lui-même, étaient tout naturellement gibier promis à la potence. Ils ne risquaient rien, en ce sens qu’un crime de plus ou de moins n’ajoutait rien à leur bilan, rayés qu’ils étaient déjà de la liste civique et faisant depuis des années banqueroute à l’échafaud.

Or Piètre Gadoche était un maître ès-arts coquins, et il avait plus d’une raison pour éloigner de Paris le dénoûment de l’aventure. Si