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LA CAVALIÈRE

tre-cœur, en tenant son prétendu rival par la main. La grande Hélène avait passé déjà son autre robe.

— Tiens ! tiens ! s’écria-t-elle en voyant Raoul le voilà déjà ! et c’est toi qui me l’amènes, fatout ! Quand je te le disais, tu es un précieux garçon !

Nicaise reçut ce compliment en plein cœur, comme la plus cruelle de toutes les moqueries.

— Va chercher du vin pour ce jeune homme, ajouta Hélène. Dans mon pays, on arrose les marchés.

Les coups de poing qu’il n’avait pas osé distribuer à Raoul, Nicaise se les prodigua en descendant l’escalier.

— Et pourtant, se disait-il avec désespoir, tu vaux quelque chose, puisque la demoiselle elle-même l’a dit. T’aurais dû lui parler, mais t’es trop bête !

Quand il rentra, portant le vin, la grande Hé-