Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/407

Cette page a été validée par deux contributeurs.

404
LA CAVALIÈRE

qu’il avait sauvegardé avec autant d’habileté que de bonheur au moment du grand saut. Le mouvement continu causait un frottement, malgré l’appareil posé par le docteur Saunier. Le frottement, si léger qu’il soit, arrive promptement à être une torture, dans un cas semblable à celui de Gadoche.

La première fois qu’il entendit derrière lui le souffle un peu poussif de notre Nicaise, un froid lui passa par le cœur. Avait-il peur de Nicaise, le maladroit et le poltron, lui, l’aventurier intrépide et rompu au maniement de toutes armes ? On ne peut dire cela. Piètre Gadoche avait évité, en sa vie, par son audace et son sang-froid exceptionnels, des dangers qui semblaient insurmontables. Un combat singulier contre Nicaise rentrait pour lui dans l’ordre des aventures comiques ; il eût affronté Nicaise, armé de pied en cap, avec un couteau de table. Voilà le vrai.

Mais il y avait la griffe du mort. La griffe du mort le tenait : il sentait distinctement, parmi