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LA CAVALIÈRE

c’était M. Ledoux, l’épouseur de la demoiselle Hélèné.

Trébigre ! M. Ledoux l’avait tant de fois empêché de dormir !

Il y avait loin de la petite falaise à la valleuse d’Étreville, une forte demi-lieue pour le moins. Dès les premiers cent pas, Nicaise se sentit essoufflé ; il portait trop lourd. Au bout de trois minutes de course, il suait à grosses gouttes : mais il gagnait, il entendait plus rapprochés les pas du fugitif.

Il jeta son mousqueton, puis son épée, puis ses pistolets, qui étaient de plomb. Ah ! bigre de bigre ! voilà un bon débarras ! Il se sentait léger comme une plume, et n’eût été la courte haleine qui le gênait un petit peu, il eût continué de ce pas-là jusqu’à Saint-Ouen de Rouen en suivant toujours la rivière.

Gadoche, par le fait, était beaucoup plus agile que lui, mais il y avait la griffe du mort. En courant et quoi qu’il pût faire, il remuait son bras