Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/349

Cette page a été validée par deux contributeurs.

346
LA CAVALIÈRE

leurs se ressemblent ! Et il y a douze ans que je ne l’avais entendue ! Je perds la raison : ce ne peut être lui ! »

Malgré ce plaidoyer qui, assurément, ne manquait point de logique, la malade écoutait toujours ; elle écoutait avec la passion que le manque de logique apporte en toutes choses.

À un certain moment, elle sauta hors de son lit, maigre, chancelante, livide et grelottant ce terrible froid des fiévreux qui écrase la poitrine et fait claquer les dents comme la peur. Elle avait entendu son nom, prononcé par cette voix connue.

Non point son nom d’à présent, mais son nom de jeune fille, celui d’autrefois. Dans une histoire de fiançailles, il faut bien mentionner le nom de la fiancée. De l’autre côté de la cloison, le Banian avait dit :

— Elle était folle de moi, cette pauvre Rosette !

Et figurez-vous, c’était vrai. La malade l’avait bien aimé. L’abandon du misérable avait