Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/327

Cette page a été validée par deux contributeurs.

324
LA CAVALIÈRE

une voix nasale embellie par l’accent portugais.

— Voilà, dit le boiteux, nous ne connaissons pas votre seigneurie. N’y a-t-il point dans la maison un autre Peter Price que vous, mon maître ?

Cette fois le Banian perdit sa gravité pour triompher à son aise.

— Arrive, docteur, s’écria-t-il. Tontaine, Rogue et ce coquin de Salva n’ont pas reconnu leur capitaine ! Est-ce une épreuve, cela ! Et toi qui me reprochais, homme de peu de foi, de m’être logé dans la même maison que cette virago de Lorraine ! Vertubleu ! Je ne crains personne, je suis un sorcier, vois-tu mon camarade, un enchanteur, et ce belître de Cartouche ne serait pas digne de brosser mes vieux pourpoints ! La postérité, je vous en préviens, corrigera les bévues de ce siècle, et nous mettra moi et lui chacun à notre place. Cartouche est ma doublure et mon domestique !

Le médecin Saunier apporta deux flambeaux