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LA CAVALIÈRE

Hélène, pensive, continuait de vider ses poches.

— Les graines pour le jardin, dit-elle.

— Les fleurs que vous aimiez dans notre Lorraine, dit Nicaise attendri. Les fleurs, ça pousse partout, demoiselle.

— Et ça ne trahit pas, garçon ! prononça tout bas Hélène.

Nicaise pensa :

— La voilà qui pense encore à M. Ledoux ! Je l’haïs, cet homme-là ! Si je pouvais seulement la consoler de lui ! Et n’y aurait qu’à lui dire mon fait hardiment… Mais je n’ose point ! Je suis si bête !

— Un pantin, poursuivit Hélène, fouillant à pleines mains dans ses poches, un mirliton, un flageolet. Pour le coup, ils vont s’en donner, les méchants petits drôles ! Et gare à mes oreilles !

— Êtes-vous assez bonne, au moins, demoiselle ! murmura Nicaise, qui avait presque la larme à l’œil. Êtes-vous assez bonne !