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LA CAVALIÈRE

Il paraît que ni cet honnête Drayton, ni ce digne baron Douglas de Glenbervie, plus sage pourtant que le sage Mentor, n’avaient plus le temps de lui offrir les explications voulues. Drayton la saisit sans façon dans ses bras, et comme elle criait à l’aide, lord Douglas, qui la regardait avec un ravissement de père, lui noua un mouchoir sur la bouche.

Assez serré, même : il eut cette cruauté. Et ce qui épouvanta d’autant Mariole, pendant qu’elle était ainsi, ne pouvant plus se défendre, il déposa un baiser sur son front.

C’en était fait. Dans cette maison en trouble il n’y avait point de défense possible. Toute la domesticité était en effet à rôder dans le corridor de droite, autour de la chambre du vagabond, pour tâcher de surprendre le grand mystère.

Les deux ravisseurs avaient tous deux le pas lourd et ne se gênaient point. Pourtant, en gagnant la cour avec leur gracieux fardeau, ils n’éveillèrent l’attention de personne.