Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

25
LA CAVALIÈRE

— Ah ! mais… tous les jours !

Hélène le regarda en face ; on eût dit qu’elle ne l’avait jamais vu. Nicaise, décontenancé, rougit jusqu’aux oreilles et se cacha derrière son verre de vin chaud.

— Ah ! fit Hélène avec surprise, tu trouves qu’elle devient tous les jours plus jolie ? Tu t’y connais donc, toi, Nicaise !

Nicaise fut flatté.

— Dame, demoiselle, répondit-il avec un orgueil modeste, un tantinet tout de même, qu’on s’y connaît, quoiqu’on n’en ait pas l’air.

La grande Hélène repoussa son assiette d’un geste brusque, et fourra « la surprise » de Mariole au plus profond de ses poches. Un nuage tempétueux menaçait sur son front. Elle jeta, à la ronde, un regard sur les tables qui l’entouraient :

— Vous n’avez donc rien à vous causer, entre vous, patauds ! s’écria-t-elle, que vous m’é-