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LA CAVALIÈRE

damné. Tout livide de la torture subie, il se leva et prêta l’oreille aux bruits confus qui faisaient ressembler la maison de Poste à un théâtre où éclate le cinquième acte d’un drame.

Sa première idée fut de traverser la chambre où nul ne lui barrait plus le passage, pour gagner la retraite du chevalier de Saint-Georges. Mais il se ravisa. Quelqu’un pouvait entrer ; que cette femme fût morte ou vivante, il la voulait prisonnière.

Avec des efforts infinis, il parvint à soulever la porte et à la remettre sur ses gonds. Cela fait, il rechargea avec soin son pistolet.

— Celle-ci m’aurait toujours gêné, se dit-il, regardant sans émotion aucune la pauvre grande fille qu’il venait d’assassiner. J’aurais dû, depuis le commencement, régler ainsi toutes mes mariées !

Il la tâta du pied brutalement, elle ne bougea pas. Il fut content. Comme il tournait la clef de la porte de droite pour la fermer en dedans