Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/250

Cette page a été validée par deux contributeurs.

247
LA CAVALIÈRE

— Tout ça va me faire perdre mes vingt mille livres ! pensa-t-elle. Et que dira M. Ledoux ?

Mais Nicaise, le pauvre Nicaise qui courait la campagne avec son paquet sur le dos, au bout d’un bâton, parce que la demoiselle aimait trop l’argent ! ah ! il était parti trop tôt !

C’était une drôle de grande fille. Elle donna en vérité un soupir de sincère regret à ces vingt mille livres, qui étaient la dot de Mariole, la tranquillité de la tante Catherine, et l’éducation des quatre petits, puis elle n’y songea plus.

— C’est un mignon jeune homme, madame, votre roi, dit-elle. C’est tant mieux que je n’aie pas su hier qui il était. Ah çà, vous allez donc apporter la guerre jusque chez nous, quand vous aurez le trône d’Angleterre ! pauvre grand garçon de roi ! Il n’a pas l’air méchant, pourtant !… Appuyez-vous sur moi ; nous allons descendre et choisir les meilleurs chevaux de mon écurie.

Non-seulement la Cavalière s’appuya sur elle,