Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/236

Cette page a été validée par deux contributeurs.

233
LA CAVALIÈRE

Pensait-on se moquer d’elle !

Quoiqu’elle eût si bien fait, elle était triste à mourir et d’une humeur détestable ; elle avait envie de se donner des coups de poing à travers la figure, comme le pauvre fatout.

Qui l’avait donc changée ainsi ? Et pourquoi parlaient-ils tous de l’argent avec cet hypocrite mépris ? de l’argent que tout le monde aime !

Elle se leva péniblement ; elle était brisée plus que si elle eût fait quinze lieues de son pied dans les grandes coupes de Béhonne. Elle avait froid. Elle jeta deux bûches dans le feu, si rudement que la cheminée se remplit d’étincelles.

Les étincelles lui montrèrent le pli que le fatout avait laissé sur la table. Elle le prit et voulut avoir de la lumière pour le lire, mais les flambeaux étaient sans chandelles.

Le feu flambait déjà. Elle se pencha et lut un ordre de mettre tous les chevaux de la poste à la disposition de M. le marquis de Romorantin, et de lui seul.