Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/219

Cette page a été validée par deux contributeurs.

216
LA CAVALIÈRE

plus de manches à son pourpoint ; les ongles allaient jusqu’à l’os. Lui, un assassin ! Lui, qui m’a donné de l’argent ! Lui, qui m’a donné mon brevet ! Lui mon bienfaiteur ! Tu es un fou et tu es un méchant. Écoute. Je l’aurais là endormi devant moi, moi qui cherche toujours, comme une louve, moi qui tâterais le bras du régent, pour savoir… tu entends bien, je l’aurais là, devant moi, endormi, M. Ledoux, que je ne lèverais pas sa manche, pour voir que tu as dit faux, menteur !

Nicaise était simple, c’est vrai, mais il avait passé toute sa vie à étudier Hélène Olivat en l’admirant. Il savait que rien ne pouvait contre ses emportements ni contre ses obstinations.

— N’en parlons plus, demoiselle, dit-il avec un calme qui sembla singulier à Hélène elle-même.

— Ça ne suffit pas, répliqua-t-elle, essayant de raccrocher sa colère à quelque chose. Mon