Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.

215
LA CAVALIÈRE

Hélène se tut, Nicaise ne parla plus. Ce fut seulement après une longue minute que la grande fille se découvrit le visage. Nicaise vit qu’elle avait pleuré.

— Tu es un méchant ou un fou, dit-elle, et je suis folle moi-même d’écouter les propos de quelqu’un comme toi !

— Demoiselle… voulut dire Nicaise.

— Et quand je me souviendrais, s’écria-t-elle éclatant comme une bombe, faudrait-il t’en demander la permission, valet ? Quand je me souviendrais, ne suis-je pas ma maîtresse ? Il ne m’a pas trompée, entends-tu ? L’argent est de l’argent, puisque tu l’as dit. Il s’est retiré parce que l’argent que j’avais n’était plus là. J’aurais fait comme lui… Lui assassin ! M. Ledoux ! Tu me fais rire, entends-tu ! Un assassin aurait achevé la noce ou se serait enfui. Lui est venu dire devant tout le monde ce qu’il avait à dire. Et n’as-tu pas vu son habit de marié, si net et si propre ? Celui qui a tué le bonhomme n’avait