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LA CAVALIÈRE

duire, comme si j’avais le cœur aveugle, parce que j’ai défiance de vous.

— Défiance de moi ! répéta Hélène avec un rire étonné.

— Oui demoiselle, et cela me semble un péché aussi, un péché mortel. Mais je n’y peux que faire : j’ai défiance de vous, en grand, des pieds à la tête.

— Et pourquoi as-tu défiance de moi, fatout ? demanda Hélène qui ne s’irritait point encore.

— Demoiselle, reprit Nicaise en soupirant, vous aimez l’argent… de trop !

— Ah ! dit la grande fille, en fronçant le sourcil. Tu crois ça, toi ?

— Et vous êtes la fille d’un père, continua Nicaise, qui aimait de trop l’argent.

— Vas-tu perdre le respect ? murmura Hélène.

— Non, demoiselle. Et si je perds l’estime que j’ai de vous, je ne vaudrai guère mieux qu’un mort. Ce n’est pas de la colère qu’il faut