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LA CAVALIÈRE

Mais Mariole ne jeta qu’un regard au miroir.

— Ah ! sœur ! sœur ! dit elle émue jusqu’au fond de l’âme, que tu es bonne et que je t’aime !

Elles étaient dans les bras l’une de l’autre, et leurs baisers se croisaient, coupant les mots qui tombaient de la bouche d’Hélène. Elle disait :

— M’aimes-tu ? bien vrai ? moi qui te gronde toujours ! j’ai tort de te gronder, pauvre ange chéri qui n’a plus de mère ! Il te faudrait quelqu’un de meilleur et de plus doux pour t’aimer.

Elle s’éloigna brusquement pour la contempler mieux.

— Es-tu assez jolie ! murmurait-elle sans savoir qu’elle parlait. Es-tu assez belle !

Puis, reprenant tout à coup conscience, elle ajouta, mais avec regret :

— Tu comprends bien, Mariole, moi, je te trouve jolie, parce que je suis ta sœur, mieux que cela : ta mère. Mais si quelqu’un d’autre te