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LA CAVALIÈRE

Si j’avais été noble et riche, j’aurais pu te faire heureuse…

— Ma bien-aimée Hélène ! s’écria Mariole dont les larmes jaillirent. Je préfère votre tendresse à celle d’une reine !

— La paix, minette ! dit la grande fille en se redressant. Je ne veux pas qu’on pleure ! essuie tes yeux ? et vite ! Fille d’auberge ! Saperlotte ! si une autre que moi t’avait appelée fille d’auberge…

— C’est pourtant la vérité, dit timidement Mariole.

— Du tout ! tu n’y entends rien ! C’est-à-dire… enfin, je ne veux pas qu’on soit malhonnête avec toi ! On leur en donnera des filles d’auberge ! Dis donc ? une risette, veux-tu ? mieux que cela ! embrasse-moi. Ma parole d’honneur, je les trouve étonnants, ces gens-là. Tu es élégante ! eh bien ! le beau malheur ! à quel âge le serais-tu donc, pas vrai ? Et encore, élégante, moi je lissais mes cheveux mieux que ça !