Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.

162
LA CAVALIÈRE

— Sainte Vierge ! s’écria Mariole effrayée, ma sœur Hélène ! elle va venir !

Raoul s’enfuit. Dès qu’elle fut seule, elle courut à son lit et se prosterna devant l’image sainte, murmurant une prière où débordait son pauvre cœur.

— Bonne Vierge ! dit-elle, ô bonne Vierge ! Si ce n’était pas vrai, maintenant, je mourrais ! Protégez-moi, sainte Vierge, ma divine patronne, et délivrez-nous de tout mal !

Quand Raoul fut dans le corridor, il vit bien que le réveil de la terrible Hélène, si bruyant qu’on dût l’attendre, n’était point la cause de tout le fracas qui emplissait la maison de poste. Par la fenêtre de l’escalier, il jeta un regard dans la cour où un officier du roi, escorté par une douzaine de cavaliers, faisait le diable. Raoul reconnut l’uniforme d’Auvergne-cavalerie, et M. le marquis de Crillon, le même précisément dont Piètre Gadoche avait lancé le nom effrontément