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LA CAVALIÈRE

J’allais, découragé, ayant tout connu et tout méprisé. Je m’étais jeté dans une entreprise généreuse, il est vrai, mais désespérée, pour remplir le vide de mon intelligence et de mon cœur. Je me croyais mort à tout ce qui est bon, sage et saint…

— Oh ! Raoul ! murmura-t-elle, étiez-vous si malheureux ?

— Lorsque, sur mon chemin, poursuivit le jeune vicomte qui joignit les mains, je rencontrai un ange de pureté, une chère âme, si sainte et si candide, qu’à sa vue mon cœur retrouva la religion de son passé ; un ange, j’ai bien dit : un ange que j’admirai, que j’aimai comme on espère, comme on croit et qui m’agenouilla aux pieds de Dieu !

Un grand bruit se fit dans la cour et sembla trouver de retentissants échos dans l’intérieur de l’hôtel.