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LA CAVALIÈRE

près de la maison et qui allaient s’abaissant dans le lointain. Il y eut un moment où elle ne vit plus la monotone perspective, parce que ses yeux étaient remplis de larmes. Pourquoi ces larmes ?

Sa broderie s’échappa de ses mains. Il y avait un livre d’heures sur l’appui de la croisée. Elle l’ouvrit. Ce n’était pas pour lire, car les lettres dansaient et miroitaient à travers les perles humides qui pendaient encore à ses longs cils.

— Je deviens folle ! dit-elle. Je ne puis penser qu’à cela !

Elle eut un mouvement de colère, puis, soudain, parmi ses larmes, un sourire brilla. Elle songeait au temps où elle avait coutume de consulter son livre d’heures pour savoir s’il ferait soleil les jours de promenade.

Ce n’était pas un almanach, pourtant, son livre d’heures. Mais on tire au sort, quand on est enfant, à la plus belle lettre, c’est le mot technique. On dit d’avance : À droite pour le ciel bleu, à gauche pour les nuages gris qui amènent la pluie,