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LA CAVALIÈRE

à Nonancourt, excepté les événements tragi-comiques qui vont être ici racontés.

L’hôtel de la poste n’était point dans la ville. On le trouvait à un fort quart de lieue des dernières maisons, vers le sud, à une étoile formée par quatre chemins sur les bords de la petite rivière d’Avre. C’était un assez grand logis d’aspect triste, bâti en bonnes pierres de taille et contenant de vastes appartements. Ses croisées regardaient de vertes campagnes bien cultivées où l’Avre dessinait ses festons d’aulnes et de saussaies. Les quatre chemins, dont deux étaient routes royales, donnaient à l’étoile huit branches irrégulières qui allaient écartant leurs longues rangées d’arbres au travers des prairies.

La Normandie est un bon pays, fertile en procès, riche en gens de loi. On y reteignait déjà les vaches volées, on y grimait dès lors, comme les comédiens se font au théâtre le visage qu’ils veulent, les bœufs trop âgés. Le maquignonnage, à l’endroit des chevaux surtout, y atteignait les