Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/137

Cette page a été validée par deux contributeurs.

134
LA CAVALIÈRE

bouche, et la fillette docile s’éloigna comme les autres.

— Et qu’on rattrape le temps perdu ! ordonna Hélène. Nous n’allons pas causer longtemps nous deux le gentilhomme. Dans un quart d’heure le départ, montre à la main, ou je me fâche tout à fait.

— Qu’est ce que vous me chantez, vous, reprit-elle en se tournant vers le blessé, qu’il s’agit de vie et de mort. Pour qui ?

— Pour moi, madame, je suis étranger…

— Il fallait rester dans votre pays !

— Hélas ! madame !… si Dieu avait voulu !…

— Bon ! voilà Dieu qui s’en mêle ! c’est vrai qu’il se mêle de tout.

Elle s’était agenouillée de nouveau, et à l’aide de son mouchoir déchiré, elle avait pansé, avec une singulière adresse, la blessure qui était, en réalité, fort légère. Par-dessus l’appareil elle referma la chemise. Le blessé poursuivait :

— Non seulement étranger, mais traqué…