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LA CAVALIÈRE

épaisses. Dans la chambre voisine, Mariole et Nicaise n’écoutaient pas, Dieu nous garde de le dire, mais il ne se bouchaient pas non plus les oreilles. Quelques mots de l’entretien arrivaient jusqu’à eux : pas assez pour comprendre, suffisamment pour inférer. L’explosion de la colère d’Hélène arriva foudroyante et distincte.

— Il a son compte ! dit Nicaise en se frottant les mains. C’est bien fait !

— S’il allait nous reprendre le brevet ! pensa tout haut Mariole.

— Vous n’êtes point à même de comprendre ces choses-là, jeunesse, répliqua le fatout qui se formait rapidement par les voyages ; c’est au-dessus de votre innocence. Je sais ce que je sais. Tout à l’heure, dans la rue, j’ai vu ce M. Ledoux qui causait avec deux vauriens… Mais vous les connaissez aussi bien que moi, ces deux-là, la poupette : les deux qui vinrent boire chez nous, avec votre braconnier…

— Mon braconnier ! répéta Mariole offensée.