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mac allait toujours, et l’une ou l’autre main saisissait un bras, un poignet, une jambe… parfois la main sanguinaire enlevait un lambeau de chair de la poitrine de la jeune femme, qui ne cessait de hurler de douleur !

La deuxième cage était vide.

Dans la troisième, à leur gauche, MM. Hamm, Godd et Quik virent une jeune fille accrochée à une échelle placée verticalement au centre de la cage. Sous l’échelle un feu de charbon brûlait, et les flammes bleues montaient léchant les pieds et les jambes. La jeune fille ne criait pas, on pouvait voir ses larmes tomber une à une sur le brasier ardent.

Le cortège continua son chemin. Ça et là, on voyait nombre de cages vides, mais toutes attestaient par les divers objets de torture qu’on découvrait à l’intérieur, que là encore s’étaient passées des choses atroces.

On arriva vers le milieu de la crypte horrible.

Là, ce qui frappa plus spécialement l’attention et l’esprit de M. Quik, ce fut une cage en ivoire au centre de laquelle il reconnut Mme Jacobson. Il vit la jeune femme à genoux, mains jointes levées au ciel, un poignard planté dans son sein. Elle paraissait prier. Mais ce qui frappa davantage l’observation de M. Quik, fut ce poignard lui-même, ou mieux, ce stylet, car il reconnut l’arme qu’il avait vue à la riche panoplie du docteur Jacobson.

Frémissants, fous de terreur, éperdus, chancelants sous l’horreur de ces visions sanglantes, MM. Godd, Hamm et Quik, toujours avec leurs deux gardes de corps impassibles et silencieux, suivant l’un, suivis par l’autre, poursuivirent leur triste chemin.

Un peu plus loin, M. Quik avisa une cage plus spacieuse que les précédentes. Dans cette cage il lui fut possible de reconnaître les deux sœurs de Mme Jacobson, Maria et Pia. Il entendit leurs hurlements… Il vit près d’elles un homme vêtu d’un manteau écarlate et tenant à