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— Ah ! tu es venu me faire des excuses ? Ah tu pousses l’impertinence jusqu’à venir me narguer cher moi ? Tu viens te repaitre de ma honte et revoir les marques qu’a laissées à ma figure ton outrage sanglant ! Imbécile ! Crois-tu que Harold Spalding peut jamais oublier une pareille insulte, un tel affront ? Comment as-tu pensé que j’accepterais des excuses ?

Le millionnaire, à cet instant, était si terrible, si menaçant que, par un mouvement plutôt involontaire, Jules Marion recula jusqu’à la porte.

D’un bond Harold l’y rejoignit.

— Gueux ! cria-t-il, tu ne te sauveras pas ainsi.

Sous la menace directe Jules s’arrêta.

Une minute, il considéra Harold et crut comprendre ce qui se passait dans l’esprit de son ennemi.

Il ébaucha un sourire doux et triste et dit :

— Monsieur Spalding, un canadien ne se sauve jamais !

Et il marcha… jusqu’au centre de la chambre, droit devant lui, droit devant Harold qui reculait à mesure qu’avançait le jeune homme.

Alors, il s’arrêta, croisa les bras et dit avec un calme admirable :