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Mais, par malheur, Violette avouait que les lettres étaient de Jules, et sa haine contre le jeune homme étouffait au cœur d’Harold tous les autres sentiments.

Pourtant, par un effort violent de sa volonté, il parvint à imposer silence à sa fureur grondante et demanda :

— Ainsi, c’est donc vrai que tu aimes Jules Marion ?

— Père, je l’ai aimé !

— Tu l’as aimé ?… fit Harold avec étonnement.

— Mais je ne l’aime plus… ou, du moins, nos amours sont finies pour toujours.

— Pour toujours ? C’est inconcevable ! ricana Harold dont les regards s’injectèrent de sang.

Voilà le caractère de l’homme : tout à l’heure il s’indignait de ce que Violette avouât ses amours ; maintenant il s’indignait davantage, au lieu de se réjouir, lorsque sa fille affirmait que ces amours avaient fini d’exister.

— Oui, répéta-t-il, en dardant sur sa fille des regards sanglants, cela ne me paraît pas possible.

— C’est pourtant la vérité, père ; et quand je t’aurai tout appris…