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Et Angèle, se rasseyant avec un hochement de tête :

— Mais oui, fit-elle, on voit bien qu’il veut blaguer !

— Ma chère maman, et toi, ma bonne Angèle, dit Jules sur un ton dégagé, voulez-vous m’écouter un peu ?

— Mais tu vois bien que ça n’a pas de bon sens tout ce que tu nous débites là ! s’écria Angèle, qui s’emportait positivement.

— Admettons que ça n’a pas de bon sens, répliqua Jules toujours souriant ; ce n’est pas une raison pour ne pas m’écouter.

— Angèle, intervint l’aveugle d’une voix morne, laisse ton frère s’expliquer. Et tout au fond de son cœur elle redoutait de comprendre que Jules fut très sérieux, quand il parlait de se faire soldat.

— Soit acquiesça Angèle en se renfrognant très fort, qu’il nous en conte alors !

— Parle Jules, fit l’aveugle avec tristesse.

— Ma mère, commença le jeune homme, je vous ai dit que je veux me faire soldat. Seulement, je n’ai jamais eu la pensée de mettre mon projet en existence sans avoir reçu au préalable votre consentement. Je ne voudrais pas vous causer de chagrins, encore moins vous dé-