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Et joignant les mains, elle ajouta avec un accent de prière irrésistible :

— Moniteur l’abbé, unissez-nous… bénissez-nous !

Les brai croisés, la tête penchée, la figure toujours, sombre et méditative, l’abbé garda le silence.

Jules aussi demeurait silencieux. Il n’osait appuyer les paroles… la troublante supplication de Violette par crainte de la terrible responsabilité qu’il savait peser sur le vaillant prêtre.

Et c’est vers lui, Jules, qu’alors Violette se retourna toujours suppliante.

— Jules, dit-elle il vous appartient aussi de revendiquer notre bonheur. Un mot de vous… un seul mot, et je suis assurée que monsieur l’abbé s’empressera de se rendre à nos vœux !

Un lourd soupir souleva la poitrine du jeune homme, qui répondit sur un ton morne et découragé :

— Violette, avec mes infirmités et mon impotence, je dois rester neutre dans cette lutte entre votre amour et la volonté de votre père. Je vous aime trop, Violette pour vous pousser à la révolte contre l’autorité paternelle… je serais un misérable ! un misérable !