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Marcil se baissa pour ramasser la petite fiole que Spalding avait laissée tomber là.

Avec Raoul il lut l’étiquette.

— Acide sulfurique ! répéta tout haut Marcil.

— Vitriol… ajouta Raoul en frémissant.

Puis ses regards se reportèrent sur Jules Marion inerte et il murmura avec douleur :

— Les misérables !… ils l’ont tué…

— Non… dit Pascal qui s’était penché sur Jules… Non, car il respire… Voyez !… ses lèvres remuent…

— C’est vrai, dit Marcil qui étudiait attentivement la figure du blessé. Ce pauvre Marion ajouta-t-il comme parlant à lui-même ne vaudrait-il pas mieux qu’il fut mort ?…

— Pourquoi ? articula difficilement Raoul.

— Pourquoi ? regarde !

Et en même temps il relevait les paupières de Jules, et au lieu des yeux noirs qui leur étaient si familiers, ils ne virent que des points blancs sans rayons et sillonnés de rouge.

— Raoul pencha la tête pour demeurer pensif et sombre.

À cet instant une auto passait à toute vitesse non loin de là. Derrière suivait une voiture d’ambulance.

Dans l’auto étaient deux officiers de l’État-