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À cette heure, il ne voulait plus mourir, ou du moins il sentait en lui-même un fou désir de vivre… vivre longtemps encore… car jamais la vie ne lui avait paru meilleure et plus pleine de promesses.

Et puis le jour suivant il avait reçu une lettre portant le timbre d’Ottawa de suite il avait reconnu l’écriture d’Angèle et son cœur avait tressailli d’une poignante émotion…

Oui… c’était une lettre d’Angèle, de sa mère… de celles qu’il n’avait jamais oubliées… qu’il n’oublierait jamais.

Comme à sa chère Violette il réservait aux deux chères de là-bas un bon petit coin dans son cœur.

Le vrai bonheur pour Jules, c’était Violette, — mais Violette complétée par sa mère, sa sœur et le bon abbé Marcotte.

Ce fut d’une main fébrile qu’il déplia les quatre pages remplies d’une écriture fine et serrée, les lignes collées sur les lignes.

Et Jules commença la lecture de cette lettre dans laquelle la modeste et humble fille ne parlait que de l’aveugle, de la pauvre et inconsolable mère.

C’était bien plus la lettre d’une mère à son fils que celle d’une sœur à son frère.