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faudrait prendre bien des ménagements pour traiter avec ce caractère fougueux, ce tempérament rancunier et haineux.

Ce fut comme par miracle qu’elle retrouva tout à coup son charme d’autrefois.

Elle se rappela ses câlineries, ses cajoleries que son père trouvait adorables. Elle redevint comme par enchantement la Violette d’autrefois, et lui, l’acariâtre, en parut tout ravi.

— Père, dit Violette en déposant deux gros baisers sur la tête chauve de Harold, veux-tu que nous causions comme là-bas… comme nous avions l’habitude de faire ?… lorsque dans tes moments de loisirs j’allais te retrouver dans ton grand cabinet… Te rappelles-tu comme tu m’embrassais fort… comme tu me serrais tendrement sur ta poitrine… et comme tu te moquais de mes espiègleries… et comme tes rires avec mes baisers s’entremêlaient suavement ?… Dis, père, te rappelles-tu ?…

— Ah ! violette… soupira Harold comme avec regret, tu éveilles un passé qui ne peut plus revenir !

— On pourrait pourtant reproduire ce passé, père, si tu voulais ?…

— Moi ?… je le veux bien…