Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/213

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Violette venait de monter dans le fiacre, lorsque son attention fut attirée par un officier canadien qui, les mains profondément enfouies dans les poches, la canne sous bras, le collet de sa capote de kaki remonté aux oreilles, marchait d’un pas hâtif.

Elle regarda l’officier avec étonnement.

Lui, saisit ce regard et parut s’étonner à son tour ; puis s’arrêtant tout à coup il murmura :

— Mademoiselle Spalding !…

— Monsieur Constant !… balbutia Violette rougissante de surprise.

— Moi-même, mademoiselle, dit-il en s’inclinant, et fort surpris et charmé à la fois de vous rencontrer à Paris, — et tout à votre service jusqu’à demain soir où je retourne au front.

Ce matin-là, Violette se voyant seule dans cet immense Paris et à la veille de s’aventurer dans une démarche, dont l’issue lui paraissait fort douteuse à mesure qu’approchait l’heure, — Violette, disons-nous, avait regretté de n’avoir pas retenu l’abbé Marcotte pour s’en faire accompagner.

Ce fut donc avec une surprise joyeuse qu’elle