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suis fou !… Et cependant, la voix de cet homme… Bah ! je perds mon temps !…

Et sur ce, le prêtre haussa les épaules, reprit sa route et se confondit bientôt dans la foule des passants.

Ce prêtre, c’était l’abbé Marcotte.


III

SOUS TERRE


C’était le bombardement des tranchées, le terrible déluge des marmites prussiennes, l’infernal vacarme et l’affreux gâchis produits par tous ces engins de guerre qu’enfante le cerveau de l’homme et que ses mains dirigent.

Toutes les descriptions — quand seraient-elles millions et billions — n’arriveront jamais à donner au profane une idée juste, une peinture exacte de ce qu’est un « duel d’artillerie » — comme disent les Bulletins d’États-Majors.

La plus juste idée qu’on pût s’en faire serait de se représenter à soi-même la soudaine désorganisation des astres, l’épouvantable choc de tous les corps tournant dans l’espace avec une rapidité vertigineuse, puis, au sein d’éclairs fulgurants, de détonations assourdissantes, de sifflements lugubres, leur chute lourde, foudroyan-